Cela faisait un petit moment que j’attendais d’aller voir In Time au cinéma. Je suis sympa, je vous épargne la bande-annonce, car elle donne vraiment envie d’y aller, mais franchement c’est LE film raté du moment. C’est toujours rageant quand on attend pendant longtemps, pour un moment qui se révèle être très en dessous de ce que l'on attendait. Dans le même style, il y a aussi les 4 mois d’attente pour avoir une table chez Frenchie, et se retrouver à manger des betteraves et des radis, au milieu de touristes beaucoup trop bien habillés pour être honnêtes. Mais passons, sinon j'vais me faire détester par Le Fooding, et j'les aime bien moi, j'ai même acheté leur guide 2012…
Donc In Time ! Enfin Time Out en français dans les sous-titres (c’est quoi cette lubie de traduire des titres de films en un autre titre en anglais qui n’a rien à voir, non mais franchement ?) part d’une bonne idée à savoir qu’à leurs 25 ans, les hommes arrêtent de vieillir. Seulement, le temps qu’il leur reste à vivre s’inscrit sur leur avant-bras, et le seul moyen de continuer à vivre est de travailler (en gros, le temps a remplacé l’argent, tu es riche, tu es immortel, tu es pauvre, tu meurs juste après avoir vidé ton compte-temps au bar du coin). Ca partait plutôt pas mal à la base, et ça finit en eau de navet, en oubliant son idée intelligente de départ. On y trouve çà et là beaucoup d'acteurs au charisme d'huîtres un jour de marée, des explosions à tout va et des scènes romantiques entre héros-je-vais-tout-faire-péter-pour-venger-la-mort-de-mes-parents et héroïne-bonjour-je-suis-une-potiche-de-service plutôt pathétiques... On retiendra quand même la brève apparition de Matthew Bomer pendant la seule scène intéressante du film, philosophiquement parlant. Mais si, c'était Luc dans Tru Calling (encore une série au concept fou, mais arrêtée faute de compréhension des intrigues, arg...), et qu'on verra prochainement chez Steven Soderberg.
En rentrant à la maison, une très forte envie de me vider le cerveau de ce mauvais film par un autre, je suis donc partie en quête d'un .avi pour nettoyer tout ça. Depuis quelques temps, je m'interroge pas mal sur le cas Ryan Gosling. C'est un mec dont on n'avait jamais entendu parler jusque là, et qui est tout d'un coup devenu incontournable. Je l'avais aperçu dans Stay en 2005, soit le film incompréhensible de bout en bout, qui partait lui aussi d'une bonne intention. Je lui avais aussi donné sa chance dans Drive (bonne ambiance mais j'ai eu un peu de mal pour le meurtre à la fourchette) et Crazy, Stupid, Love (grosse comédie gluante US, à voir pour Emma Stone) mais toujours pas convaincue pour ce nouveau nouveau.
Je me suis donc lancée dans Blue Valentine (en anglais dans le titre, youhou !), et The Notebook (enfin "N'oublie jamais" mais vous connaissez mon aversion pour les titres de films traduits), et je dois dire que j'ai bien fait.
Je sais pas vous, mais j'ai l'impression que les comédies romantiques deviennent vraiment grotesques et mielleuses, tant et si bien que j'en ai presque honte quand l'Homme cède pour en voir une, et qu'elle est vraiment pathétique... J'ai peur qu'il finisse par croire que j'attends qu'il aille tuer des dragons pendant que je fais la grasse mat', ou que je pense que les filles de joie finissent toujours par se faire épouser par une pointure de la fusac. Parce qu'elle est bien gentille Julia, mais souvent la vie amoureuse ça ressemble souvent plus à Closer qu'à Notting Hill. Tout ça pour dire que non, la vie n'est pas une comédie romantique (on passera d'ailleurs sur ce film hein), mais bien souvent un succession de drames romantiques, genre trop peu connu au cinéma à mon humble avis.
Les deux films dont je vous parle appartiennent à ce genre, dans deux styles différents.
Blue Valentine est une histoire d'amour traitée comme un thriller. Est-ce qu'elle va mourir ?Qui est l'assassin ? Où et comment tout a commencé ? Tout au long du film sont entremêlés la fin de cette histoire (la période Blue, couleur aussi de la chambre de la dernière chance), et le début (la période Valentine). Mais c'est surtout dans ce film que j'ai vu Ryan (ben oui, on est intimes maintenant) musicien (pour de vrai hein), et vous savez comme j'ai du mal à résister aux musiciens ;-) Du coup, je lui trouve tout de suite beaucoup plus de légitimité en tant qu'acteur bizarrement ! Voici la bande-annonce, où l'on peut attendre le thème du film aux paroles bien trop souvent vraies, et particulièrement touchantes dans leur contexte.
You always hurt the one you love,
The one you shouldn't hurt at all.
You always take the sweetest rose,
And crush it till the petals fall.
You always break the kindest heart,
With a hasty word you can't recall.
So, if I broke your heart last night,
It's because I love you most of all.
Dans un autre genre, the Notebook (vous comprendrez le titre du film à la fin, j'adore ce concept, un peu comme pour Inside Man) est l'histoire d'une jeune femme (la belle Rachel McAdams) tiraillée entre son amour et famille, son milieu social et ses rêves, la guerre et les difficultés du couple. C'est beau (très belle photographie également) mais réaliste, poignant mais qui permet de se poser des vraies questions, bref LA la grande épopée hollywoodienne romantique sans l'arrière-goût de guimauve. Et puis, je sais pas vous, mais moi j'adore les films dont l'action se situe au milieu du siècle, avec des cinémas où l'unique film est inscrit sur un panneau lumineux, où les infirmières qui s'occupent des vaillants soldats de la Guerre ont des petits chapeaux, et où on dansait encore en soirée.
Pas trop envie de dévoiler l'intrigue (alors svp n'allez pas trop traîner sur allocine, leur résumé est plein de spoilers), donc je vous laisse avec la bande-annonce, en espérant que ces deux films vous plairont ! Un conseil, voyez-les dans cet ordre, parce qu'au fond, peu importe les drames que l'on a vécus, on reste tous d'incorrigibles romantiques...
Plein de bonheur,
Isabliss
P.S. Par contre, évitez All Good Things, ou le feel-bad movie raté... Qui me laisse sur une question existentielle, est-ce qu'un bon acteur doit se sentir obligé de montrer son torse au moins une fois par film ?