01/01/2015

2015 : Plus d'un an après avoir quitté Paris on fait le bilan joliement

Il y a deux types de blogueurs : ceux dont c'est le métier, ceux que j'appelle les blogueurs à plein temps, qui consacrent la majeure partie de leur journée à bloguer. Et puis il y a les autres, ceux qui n'écrivent que lorsque l'inspiration est là, et quand la "vraie" vie n'est pas trop tout feu tout flamme, dont je fais partie.

En ce 1er janvier 2015, dans le calme de ce jour férié (et accessoirement après des mois pleins de bouleversements), j'ai envie de faire le bilan de cette année passée en tant que non-Parisienne, pour moi d'abord, mais aussi pour toutes celles et ceux qui se sont dit après un énième écrasement de pied "allez j'me casse !" ; mais qui font des cauchemars en se demandant à quoi ressemble la vie en dehors de la capitale ("Est-ce qu'ils ont internet les bouseux ?" :)  Merci Stéphane Rousseau pour la p'tite pique et surtout le spectacle dans ma nouvelle ville \o/ ).

...d'un jour (ou de tout le début de sa vie), le reste-t-elle toujours ?

On va commencer par le négatif, parce qu'on ne se refait pas. Alors il y a ce gros point noir là, ÉNORME, dont on ne se remet jamais. Il n'y a nulle autre ville en France où il y a des Galeries Lafayette Haussmann. Bon OK, je grossis un peu le trait mais quand on a ses petites habitudes dans le plus beau magasin du monde, on a tendance à passer se refaire un fix de Galeries dès que l'on passe dans la capitale :) Plus sérieusement, dans les jolies villes de province (ah je suis à Aix en Provence au fait, je ne me souviens plus si on en avait parlé), on a un peu l'impression d'être éloigné de là où ça se passe, de la nouveauté, du modjo, de la dernière tendance, des tea time de palaces et des bars à cocktails secrets. Pour moi qui adore les nouveaux restos, nouvelles boutiques, nouveaux concepts, cela "m'oblige" à faire de la veille et à rester abonnée à MyLittle et autres Do It in Paris pour être awaaaaaaare ! Après, il faut aussi arriver à trouver sa place au sein de villes à taille humaine où les gens se suivent de la maternelle à l'hospice (ou presque), et dans des entreprises qui ne sont cotées sur aucun marché mais qui marchaient très bien sans toi jusque-là. Mais globalement c'est tout. Enfin la magie des quais de Seine en taxi de nuit aussi ça ne marche pas dans le coin. Et puis c'est vraiment tout.
 
Dernière petite escapade post-Noël, on se r'fait pas... 
Bizarrement, La Défense me manque beaucoup moins...

Parce que globalement, hors de la pieuvre capitale, on réapprend à vivre. Genre manger des fruits qui ont du goût, avoir une vie après le travail, avoir un ciel plutôt bleu que gris, faire pousser des plantes et explorer ce que la Nature et l'Humanité ont à nous offrir. Et on arrête les boîtes aussi (studette, métropouet, RER-veuillezpatientermercic'estchouette, studio de sport-oufilyadescoursà20hpourbeaucoupdepepettes) et on redécouvre l'horizontalité, la culture extensive à rythme humain. Le plaisir de faire son marché et de goûter des figues à tomber par terre de bon matin, de prendre la voiture et de rouler au milieu des vignes pour manger des tartes tatin hors saison à Ramatuelle, discuter des prochaines récoltes avec son apiculteur, se baigner fin octobre dans une mer bleu azur à l'ombre des pins, faire les soldes au calme dans la plus belle boutique The Kooples de France, partager un frozen yogurt avec une ex-tradeuse qui avait envie de se rapprocher de la vraie vie et de créer un business tangible, faire des brasses après le bureau, ou juste apprendre le nom des oiseaux qui aimerait bien te manger les cultures que tu fais pousser sur ton balcon. C'est ça la Provence.

Sentir

Voir

Ecouter

Nager

Rêver

Déguster

S'évader
 
S'épanouir

Et toujours découvrir
Pour être très honnête, à certains moments (bon d'accord quand je regarde Très, Très bon sur Paris Première ou que Noël approche) la ville où j'ai passé 95% de ma vie me manque. Mais en Provence, j'ai réappris à vivre. Prendre le temps. Communiquer. Aider. Se faire aider. Rêver. Sourire. Espérer. Je ne sais pas si je reviendrai habiter la capitale un jour, mais désormais je sais que l'on peut choisir d'habiter ailleurs qu'à Paris, et vivre épanouie.

Demain sera beau.

Mes capucines et moi, on vous souhaite pour 2015 de prendre le temps, tout simplement

 Très belle année à tous.


Isa